J’y suis retourné une autre fois, chez Marcel! Et là j’étais certain qu’on allait se faire les 2 chansons illico et après on allait pouvoir jaser et manger des hot dogs… Je suis un éternel enthousiaste, je pense, un christy de rêveur. Mais ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. L’intro nous posait problème, la transition aussi entre les deux premiers blocs de la chanson. C’était trop long, pas assez dynamique.
Mais on a persisté, et l’horloge nous jouait des tours. Elle tourne et tourne et on n’a pas encore commencé Les Vents de Mongolie. En fait, moi, ma partie, mon riff était tout prêt et complété, mais Marcel, y savait pas trop où aller avec ça. Une chanson qui était prévue pour être seulement instrumentale.
Anyway, la matinée a passé sur Le fantôme briséencore. On pensait vraiment avoir quelque chose. On enregistrait dans deux semaines. C’est une chanson très nostalgique, mais qui devait avoir un élan qui nous amenait ailleurs, dans ce paysage aérien qu’est l’errance spirituelle, le sentiment de flotter au-dessus des choses tout en se sentant lourd comme les pierres. Mais, oui, quand je suis reparti vers 14h, hot dogs mangés, on se sentait fins prêts moi et Marcel, pour une session d’enregistrement.
Les Vents de Mongolieallaient attendre. J’ai dit à Ben qu’on était prêts. Alors, deux semaines plus tard (là j’avais pratiqué), on était pas mal confiants de mettre les deux tracks de guitare en boîte en quelques prises… C’est sans compter sur les démons de la musique.
Dans le studio souterrain à Ben, on était bien installé, prêt et enthousiaste. Ben voulait qu’on enregistre un peu en Live, les deux guitares en même temps, une droite l’autre gauche. Ça, ça implique qu’il ne faut pas faire d’erreur… c’est une sorte de plan séquence musical obligé, à deux. Surtout qu’on ne jouait pas du tout la même chose. 1 take, 2 take, 3 takes, on s’ajuste, on ajuste la sono… Marcel tape du pied… On respire trop fort. Je fais une petite erreur, après c’est Marcel. Man, on s’enfonce.
« Prenez une pause les gars… on va aller prendre un peu d’air… » Ben, c’est l’expérience et la sagesse… Après, Ben, il a parti une track et on a joué pendant deux heures, toujours le même loop, jusqu’à ce qu’on l’aille, tout d’un coup. On priait pour qu’il nous dise à un moment qu’il allait pouvoir monter quelque chose avec les meilleurs moments de cette méga track. Mon Alvarez classique chauffait et la Larrivée à Marcel grinçait. Ben nous a laissés partir avec ça et décider ce qu’on voulait garder… Fuck, on s’est appelé le dimanche suivant, moi et Marcel… Qu’est-ce qui clochait. Il n’y avait rien qu’on voulait garder sur la track. Long road to heaven !
Fred